Réseau expérimental RCP

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Réseau expérimental RCP

Le réseau expérimental RCP (Réseau à Commutation par Paquets) a été ouvert en 1974 après 2 années d'études. Il a servi de démonstrateur à TRANSPAC.

Le réseau :

Le réseau RCP


Le réseau RCP était constitué de 3 commutateurs localisés à Lyon, Paris, Rennes et de 3 multiplexeurs temporels pour terminaux asynchrones à Bordeaux, Lille et Marseille, le tout administré par un Centre de Gestion localisé à Rennes. Chaque commutateur ainsi que le centre de gestion était constitué en fait d'un mini-ordinateur 16 bits, les multiplexeurs étant des matériels classiques de raccordement de terminaux asynchrones au travers de modems 300-1200 bits/seconde utilisant des lignes téléphoniques longue distance 2 fils

Les commutateurs avaient une capacité de commutation de 35.000 bits/seconde et étaient reliés entre eux par 2 liaisons longue distance 4 fils à 9600 bits/seconde.

La capacité maximale de raccordement du réseau était de 30 ordinateurs et de 200 terminaux asynchrones.

Les ordinateurs clients du réseau devaient être raccordés directement sur les commutateurs au travers de modems à 4800 ou 9600 bits/seconde utilisant des lignes téléphoniques longue distance 4 fils et un protocole de communication spécifique appelé "protocole RCP".

En 1977, un frontal X25, dénommé REX25 sur mini-ordinateur Mitra125 16 bits, a été ajouté au réseau pour aider à la mise au point des logiciels X.25 en développement chez les utilisateurs et équipementiers.


La technologie  :

Laboratoire RCP

La transmission de données par paquets utilise un même support physique pour transmettre simultanément les données correspondant à plusieurs communications en mettant à profit les silences des unes pour véhiculer les données des autres : les données des usagers sont découpées en "paquets" qui se succèdent sur la ligne. Outre les données, chaque paquet comporte des informations d'identification et d'adressage permettant un acheminement correct à travers les commutateurs du réseau. Cette technique permet d'assurer une transmission bidirectionnelle sans pertes ni erreurs, avec adaptation automatique du débit de l'émetteur à la capacité du récepteur.

L'histoire de la commutation par paquets (ou de paquets) est quand même globalement assez étonnante. A l'époque en effet , il y avait 2 technologies qui s'affrontaient et le mot est très faible :

- la technologie datagramme, mise en œuvre par le réseau militaire US ARPA et le réseau Français Cyclades de l'IRIA ; chaque paquet se promène dans le réseau indépendamment de ses prédécesseurs ; certains d'ailleurs n'arrivent pas à destination et peuvent donc tourner un certain temps dans le réseau, à tel point que le réseau détruit les paquets qui mettent trop de temps à trouver la sortie;

- la technologie du circuit virtuel prôné par les PTT et que RCP mettait en oeuvre; un paquet traceur "début de communication" définit une route entre 2 abonnés A et B et tous les paquets de la communication entre A et B suivent la route ainsi tracée ; en fin de communication un paquet "fin de communication" sert à libérer les ressources du réseau.

Les 2 systèmes avaient avantages et inconvénients mais le plus curieux reste à venir. Sur la lancée de la normalisation d'X.25 en 1976, tous les grands réseaux commerciaux mondiaux ont adoptés la norme internationale X.25 qui a été la technologie dominante pendant une quinzaine d'années à partir de 1978. Puis au milieu des années 90, l'émergence de l'Internet a remis la technologie IP, fondée sur la technologie Datagramme, en haut de l'affiche ; X.25 était devenu obsolète. Puis d'améliorations en améliorations, IP a repris en partie le concept de route, base de la technologie du circuit virtuel. Et voilà: la boucle technique était bouclée.

Utilisation à des fins de démonstrations et de promotion de TRANSPAC :

Commutateur & Centre de gestion

Jusqu'à la fin 1978, le réseau RCP a servi à des fins d'expérimentations et de démonstrations, notamment de promotion de TRANSPAC pour convaincre les acteurs de la téléinformatique des mérites de la technique de commutation par paquets et plus particulièrement de la technologie dite du "circuit virtuel" qui était propre au réseau RCP et qui a servi de fondement au protocole de la norme internationale X.25 donc de TRANSPAC. Il a notamment été utilisé

- dans une expérimentation conjointe avec le Centre d'Etudes et de Recherches d'IBM La Gaude pour le développement d'un protocole simplifié destiné aux terminaux type écran/clavier 3270 qui ne peuvent gérer qu'une seule communication à la fois au contraire des grands ordinateurs; cette étude jointe PTT-IBM, comme on disait à l'époque, s'est ensuite poursuivie par une expérimentation X.25 et s'est traduite en 1977 par l'annonce par IBM d'un logiciel X.25 pour le frontal de télécommunications 3705 des gros ordinateurs de la série 370 et par un adaptateur 5973L02 pour les terminaux écrans/claviers

- dans une expérimentation avec CII-HB (à compléter);

- dans une première implémentation de la norme internationale X.25 réalisée à l'occasion du congrès ICCC (Toronto, Canada, 1976);

- Comme système de démonstration à l'occasion de la foire de Rennes, du SICOB 1976

- dans une présentation internationale d'interconnexion avec le réseau Canadien Datapac à l'occasion du congrès IFIP (Toronto, Canada, 1977);

- comme support aux premières présentations du système de vidéotex interactif, prélude du Minitel, notamment à l'occasion de l'IFA Berlin, la foire Internationale de l'Audiovisuel (Berlin 1977);

- Comme système de démonstration à l'occasion du SICOB 1977.